Ses femmes de bronze ou de résine font le tour du monde en bas résilles, toujours prêtes à éveiller le désir dans leurs tenues coquines aux couleurs vives et délirantes.
Chez Josepha, tout a de quoi surprendre, à commencer par son parcours de sculptrice qui n’a rien d’académique puisqu’il débute par des défilés de mode. Sa rencontre avec l’homme qui partage aujourd’hui sa vie, sculpteur lui-même et professeur d’art plastique, sera décisive.
Alors qu’elle s’est taillée une renommée mondiale dans le prêt-à-porter dont d’autres se seraient contentés, cette styliste de talent décide en 1992 d’abandonner manteaux et chapeaux… pour habiller de dentelles, corsets et guêpières ses sculptures de bronze et de résine !
Très vite, son style s’épanouit et le succès est au rendez-vous. Ainsi commence une trajectoire artistique originale qui la porte aujourd’hui à exposer son travail aussi bien à Paris et dans de nombreuses galeries de province, qu’à New York, San Francisco, Singapour et même en Chine.
Un trait d’union original entre la mode et l’art contemporain
Auteur d’une œuvre unique axée sur le thème de la femme, Josepha dévoile une facette inattendue de l’art contemporain par son côté tour à tour ludique et émouvant, d’une accessibilité immédiate et échappant avec malice à toutes les étiquettes.
Ses sculptures défient l’équilibre et semblent flotter dans un rêve, richement teintées d’humour et de légèreté. Soigneusement déshabillées, elles s’offrent sans vulgarité à l’œil le plus expert comme le moins averti, dans une métamorphose colorée et une reconstruction permanentes.
Se jouant des règles de l’art classique comme des interrogations de l’art contemporain, les femmes-sujets de Josepha ont l’art d’échapper à toute arrière-pensée et à toute intellectualisation.
De leur présence jaillit une vivifiante sensation de fraîcheur et d’allégresse. C’est peut-être qu’entre la vie qui émane de ces sculptures et la vie de Josepha, il n’y a pas la barrière de l’art avec un grand A. Mais plutôt un regard amusé, touché ou séduit, jamais amer ni choqué.
Le côté éphémère de l’éternel féminin
Fines égéries de bronze, mystérieuses chrysalides, ou mutines femmes de résine, elles vous vont droit au cœur, car c’est là que réside leur étrange pouvoir. Avec Josepha, rien n’est jamais figé d’avance. Le bronze se plie au mouvement, la ciselure se fait dentelle, la patine, chair… Sous les doigts de l’artiste, le secret de la féminité nous renvoie au mystère de la création.
Pour Josepha, qui fut styliste de mode et façonna le cuir et la fourrure, avant de s’adonner corps et âme à la peinture et à la sculpture, le plaisir de créer et de donner du plaisir sont essentiels.
Sa quête de la beauté, des proportions, de l’équilibre ou du mouvement ne sont jamais la finalité recherchée. Elles représentent seulement, au même titre que la terre, le polyester ou le bronze, ses outils et ses matériaux de prédilection pour faire transparaître ce qui ne peut être dit ni montré, mais uniquement transmis : la vie.
Entrez dans les confidences de Josepha
Si vous demandez à Josepha de vous expliquer sa conception de l’art, vous serez quelque peu surpris de l’entendre vous répondre :
– “Je ne sais pas faire… Je n’ai rien à apprendre aux autres, j’ai tout à apprendre moi-même !”
– “Je fais tout à l’envers ! Je ne commence pas par un dessin, je vais directement au volume. La femme, je la connais de l’intérieur. Je n’ai pas besoin de modèle, sinon, ce ne serait pas authentique mais de la reproduction”.
– “Je ne suis pas polluée par la réflexion. Je m’inspire plutôt d’un mouvement car je n’aime pas la maladresse. Il ne doit pas y avoir d’angles morts, moches à regarder. Une face amène l’autre, c’est un mouvement, un tourbillon.”
– “Ou vous ressentez de l’émotion, ou vous êtes insensible. Je suis surprise de voir que les gens qui aiment mon travail sont souvent émus jusqu’aux larmes. Ils me remercient de leur donner du plaisir.”
Josepha, une femme-sujet à toutes les passions de la vie
Discrète par nature, mais toujours audacieuse dans sa façon de revisiter les thèmes de l’enfance, l’intimité, la séduction ou la maternité, Josepha poursuit son travail dans la campagne Drômoise. Travailleuse inlassable, prolifique et exigeante, elle tient à diriger ses propres fonderies.
La recette de son succès : elle ose être une artiste contemporaine “pop” au vrai sens du terme, en étant populaire et positive. Et signe de leur popularité, ses résines et ses bronzes s’arrachent à prix d’or. Il est même arrivé de trouver de grossières copies en vente sur ebay…
Plus accessible qu’une résine numérotée de l’artiste, les fans de Josepha peuvent se procurer la luxueuse édition présentant toutes les facettes de son œuvre. Un livre d’art précieux pour lequel l’artiste m’a demandé d’écrire les textes, conçu comme le livre-objet d’une femme-sujet à toutes les passions de la vie, un prolongement graphique de son travail de recherche sur le volume. Les galeries exposant ses sculptures sont à découvrir sur le site de Josepha.