Photo : 123RF - deklofenak
J’ai débarqué dans la pub par hasard en 1990, sans aucune formation en conception-rédaction. J’avais 33 ans et c’était ma dernière chance de faire quelque chose d’intéressant d’un bac philo. L'idée de devenir concepteur-rédacteur ne m'avait même jamais effleuré !
Eric Pichelingat, concepteur-rédacteur et formateur du team SAUTCREATIF
"J’avais quitté la fac de lettres à 20 ans sur un coup de tête, après m’être fait la réflexion suivante :
Qu’est-ce que la vie peut m’apprendre de plus que les mots ?
Avant de devenir concepteur-rédacteur, j’ai exercé mille et un petits boulots pour vivre et voyager. Jusqu’au jour où j’ai senti que l’instabilité professionnelle me conditionnait à faire les mêmes choses. J’ai serré les poings dans ma poche et je suis reparti pour une ultime saison d’hiver à Tignes dans la restauration, en me jurant que c’était la dernière ! J’ai tenu bon jusqu’au printemps et avec l’argent gagné, je me suis inscrit dès la rentrée suivante dans une école privée.
J’avais mûri mon plan... tout en faisant des crêpes et des pizzas ! Je devais d’abord acquérir les connaissances de base en marketing et en communication par une formation accélérée de quelques mois. Ensuite, utiliser cette formation comme cheval de Troie pour pouvoir pénétrer dans une agence de pub, dans le but d’y effectuer un stage. Une fois dans la place, il ne resterait plus qu’à faire mes preuves !
Illustration cheval de Troie : CoolClips
Le stage en agence, cheval de Troie pour devenir concepteur-rédacteur
C’est ainsi que je me suis retrouvé en stage packaging chez Hotshop, le studio de design graphique de Jump. Quelques photocopies et analyses de la concurrence des fers à repasser Calor plus tard, je pensais m’être totalement fourvoyé et je brûlais d’envie de monter au premier étage chez Jump, pour me frotter à la vraie pub...
J’avais bossé dur tout un hiver à plus de 2000 mètres d’altitude pour me payer cette formation et je me retrouvais là, à plus de 30 ans au milieu de stagiaires et de chefs de projets plus jeunes que moi, coincé, au rez-de-chaussée d’un immeuble…
Jump été situé au premier étage de la rue Barthélémy Buyer. Je trouvais toujours un bon motif pour prendre l'ascenseur et aller chercher de la pige… avec l'espoir de pouvoir parler à "Dieu en personne", alias Georges Chapuis, sans conteste LE meilleur Directeur de création de LA meilleure agence Lyonnaise de l'époque. Celui qui avait osé clore le bec de Bernard Tapie avec une épingle à linge dans une pub TV pour son introduction en bourse. Respect… et testicules bien accrochées !
Pour devenir concepteur-rédacteur, si la machine à café est en panne, employez la tactique de l'ascenseur !
Finalement l’occasion se présenta ! Un matin vers 10h, -heure d’arrivée des créatifs au bureau-, j'emboitais le pas de Chapuis et nous nous retrouvâmes dans l’ascenseur, seuls tous les deux. Il me demanda si j’étais heureux d’être là. Je lui répondis que les analyses de la concurrence et la rédaction des modes d’emploi, c’était formateur jusqu’à un certain point, mais que j’avais l’impression de perdre mon temps. Il me restait un mois de stage et je voulais faire de la conception-rédaction avec lui pour apprendre à concevoir des annonces, des affiches et des films TV.
A ma grande surprise, il accepta d’emblée, en me faisant comprendre avec bienveillance qu’étant plus âgé que les autres stagiaires, je n’avais plus beaucoup de temps pour faire mes preuves. Les portes de l’ascenseur se sont ouvertes sur le palier de Jump… et sur ma première grande victoire professionnelle : un stage en conception-rédaction auprès de Lewis Wingrowe, concepteur-rédacteur de talent !
Je n’avais aucune expérience particulière en la matière, sinon celle de la vie et des gens de tous milieux, rencontrés lors de mes diverses expérience professionnelles, qui m’avaient conduit à être successivement... marin pêcheur lancé à la poursuite des bancs de merluchons à Capbreton sur le Bosco (mon côté baroudeur), cuisinier à Perpignan, pizzaiolo en Corse (toujours l’appel de la mer !), directeur de colonies de vacances dans le Jura (mon côté idéaliste), éducateur à la Maison de l’Enfance de Bourg-en-Bresse (mon côté pédagogue) et finalement … pizzaïolo-déneigeur en Haute-Savoie (mon côté hors piste) !
J'avais un besoin urgent de mettre des mots sur ce que j’avais vécu et surtout... Je voulais en vivre !
À la rentrée, j’intégrai mon premier poste de concepteur-rédacteur chez Capricorne ! J’ai su par la suite que Georges Chapuis avait pris son téléphone personnellement pour me recommander au Directeur de Création François Requien qui cherchait justement un CR...
De l’agence Capricorne, j’ai glissé ensuite sous l’enseigne EURORSCG et passé 10 autres années de ma vie à concevoir et rédiger des campagnes, des accroches, et des signatures de marques, avant d’opter pour la voie de l’indépendance en créant le team Sautcreatif que j’anime avec ma compagne, directrice artistique italienne.
Conclusion : une formation marketing accélérée de quelques mois et un stage de 4 ou 5 semaines en agence sont suffisants pour entrer dans la pub, se faire remarquer par un directeur de création et être recommandé pour un premier emploi de concepteur-rédacteur junior. Après, c’est à vous de mettre à profit ce que vous avez appris pour valoriser vos compétences à travers un book qui, animal fidèle, s'enrichira au fil du temps avec vos meilleures campagnes et vous suivra chaque fois que vous déciderez de changer d’agence au cours de votre carrière.
Devenir concepteur-rédacteur : un métier créatif qui s'improvise avec des mots et s'apprivoise avec des idées
Alors, concepteur- rédacteur est-ce vraiment un métier qui s’apprend à l’école ? Si je me réfère à mon propre parcours, j’aurais tendance à répondre spontanément NON ! Le "formatage" ne fait pas partie du bagage du concepteur-rédacteur, ce n’est pas un métier comme les autres. La création d’une accroche ou d’une signature fait appel avant tout à la psychologie des gens à qui l'on s’adresse. Si le jeu de mot est la béquille du rédacteur et si le Thésorus ou le dictionnaire des rimes fournissent d’excellentes sources d’inspiration, ils viennent à mon sens après l’expérience de la vie, la curiosité pour les autres, l’art, le cinéma, l’actualité, la politique... et naturellement la passion des mots, du langage écrit et oral.
Mais sans avoir étudié les bases du marketing, de la promotion et de la communication, je dois avouer que je n’aurais eu aucune chance de réussir dans ce milieu où ce qui compte n’est pas le diplôme, mais le résultat : j'entends par là, la capacité d'être le meilleur et le plus créatif... quand on vous le demande ! Car jamais je n’aurais eu l’occasion de travailler avec des directeurs artistiques de talent sur de belles campagnes, qui prenaient leur origine aussi bien dans les mots que dans une image, pour se concrétiser au final dans une idée : le fameux CONCEPT publicitaire ! What is it ?
Rassurez-vous, 30 ans après mon premier "saut créatif" en agence, je n’ai toujours pas de définition toute faite à vous donner de ce qu’est un concept, pour la bonne raison... qu'il n'y en a pas ! C'est pourquoi j’ai conçu un programme de formation, inspiré de mon expérience personnelle. L'objectif est de vous apprendre à conceptualiser vos messages et développer les qualités requises pour postuler sans complexe dans les meilleures agences de pub, comme concepteur-rédacteur junior."
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