La domination culturelle de l’anglais est-elle un bien pour la littérature mondiale ? La question est posée par Benjamin Moser, un écrivain américain parlant pas moins de 7 langues et qui s’est attaché récemment à faire connaître l’auteur brésilienne Clarisse Lispector au public de langue anglaise.
Les lecteurs anglophones sont-ils condamnés à ne lire que des écrivains sachant manier la langue de Shakespeare ? Combien de temps faut-il pour qu’un auteur “étranger” soit traduit en anglais afin d’être connu par un plus large public ?
Autant de questions passionnantes abordées par l’article de Benjamin Moser, paru en anglais le mois dernier dans le NewYork Times. Au point que j’ai demandé à l’auteur l’autorisation de traduire son texte en français, afin de le rendre abordable à tous ceux qui s’intéressent à l’écrit, à la traduction, l’adaptation, l’édition et à la littérature en générale, mais pour qui l’anglais reste… du chinois !
Un mois s’est écoulé entre la publication le 7 juillet dernier de l’article de Benjamin Moser et la traduction française qui suit. Un temps relativement long si l’on songe à l’immédiateté de l’information sur internet, mais infiniment court en regard des exemples tirés de l’expérience personnelle de l’auteur.
Même si l’anglais donne un écho plus large aux œuvres des auteurs américains, ceux-ci rencontrent parfois la même difficulté pour être traduits et publiés hors de leurs pays. Dernier exemple en date, la première traduction française du livre de l’écrivain culte David Foster Wallace “Infinite Jest” – “l’Infinie Comédie” – sortie le 20 aout dernier aux Éditions de l’Olivier… 20 ans après sa première publication en anglais, soit une génération !
Lire l’article de Benjamin Moser en Français
Lire l’article original de Benjamin Moser en anglais “Found in translation”
*Comment peut-on écrire en persan ? Le titre de l’article s’inspire de la fameuse question “Comment peut-on être persan”, tirées des Lettres Persanes de Montesquieu, dans lesquelles le philosophe français, il y a plus de 3 siècles, critiquait l’ethnocentrisme des parisiens, vu à travers les yeux et la correspondance de deux voyageurs persans.
Illustration de l’article : Gravure persane du Cantique des oiseaux – Farid ud-Din ‘Attâr – Poète persan 1142 – 1220